Eplerenone sandoz 25 mg, comprimé pelliculé, boîte de 90
- À propos
- Indications: pourquoi le prendre?
- Contre indications: pourquoi ne pas le prendre?
- Posologie et mode d'administration
- Mises en garde et précautions d'emploi
- Grossesse et allaitement
- Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
- Effets indésirables
- Surdosage
- Effet sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
- Propriétés pharmacologiques
- Durée et précautions particulières de conservation
Eplerenone sandoz est un médicament générique sous forme de comprimé pelliculé (90) à base de Eplérénone (25 mg).
Autorisation de mise sur le marché le 20/02/2017 par SANDOZ au prix de 52,79€.
À propos
- Eplérénone
Principes actifs
- Noyau :
- Lactose
- Cellulose microcristalline (E460)
- Croscarmellose sodique (E468)
- Hypromellose (E464)
- Sodium laurylsulfate (E487)
- Talc (E553b)
- Magnésium stéarate (E572)
- Pelliculage :
- Hypromellose (E464)
- Polysorbate 80 (E433)
- Macrogol
- Titane dioxyde (E171)
- Fer oxyde (E172)
Excipients
système cardiovasculaire
diurétiques
diurétiques épargneurs potassiques
antagonistes de l'aldostérone
eplérénone
Classification ATC
Statut
Ce médicament est autorisé sur le marché depuis le 20/02/2017.
Indications : pourquoi le prendre?
Indications d’utilisation- Dysfonction ventriculaire gauche avec insuffisance cardiaque après un infarctus du myocarde récent
- Dysfonction ventriculaire gauche avec insuffisance cardiaque de classe NYHA II
Indications thérapeutiques
L'éplérénone est indiquée :
· en complément des traitements standards incluant les bétâ-bloquants, pour réduire le risque de morbi-mortalité cardiovasculaire (CV) chez des patients stables présentant une dysfonction ventriculaire gauche (FEVG ≤ 40%) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque après un infarctus du myocarde (IM) récent,
· en complément du traitement optimal standard, pour réduire le risque de morbi-mortalité CV chez les patients adultes atteints d'insuffisance cardiaque de classe II (chronique) selon la classification NYHA (New York Heart Association) avec dysfonctionnement systolique ventriculaire gauche (FEVG ≤ 30%) (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Contre indications : pourquoi ne pas le prendre ?
· Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition,
· Patients avec une kaliémie > 5,0 mmol/L lors de l'instauration du traitement,
· Patients avec une insuffisance rénale sévère (DFG < 30 ml/min/1,73 m²),
· Patients avec une insuffisance hépatique sévère (Classe Child-Pugh C),
· Patients recevant des diurétiques épargneurs de potassium, des suppléments potassiques ou des inhibiteurs puissants du CYP3A4 (par exemple l'itraconazole, le kétoconazole, le ritonavir, le nelfinavir, la clarithromycine, la télithromycine et la néfazodone) (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions),
· Association avec un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) et un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARA II).
Posologie et mode d'administration
Comprimé pelliculé jaune clair, rond, biconvexe, de 6 mm de diamètre environ, avec l'inscription « E9RN » sur une face et « 25 » sur l'autre face.
Mises en garde et précautions d'emploi
Hyperkaliémie
En raison du mécanisme d'action, une hyperkaliémie peut survenir sous éplérénone. La kaliémie doit être contrôlée chez tous les patients lors de l'initiation du traitement et lors des modifications de posologie. Par la suite, un contrôle régulier est recommandé en particulier pour les patients à risque d'hyperkaliémie, tels que les patients âgés, les patients présentant une insuffisance rénale (voir rubrique Posologie et mode d'administration) et les patients diabétiques. L'administration de suppléments potassiques après le début du traitement par éplérénone n'est pas recommandée en raison du risque accru d'hyperkaliémie. Une baisse de la kaliémie a été observée en cas de diminution de la posologie d'éplérénone. Une étude a montré que l'association d'hydrochlorothiazide à un traitement par l'éplérénone a contrebalancé l'augmentation de la kaliémie.
Le risque d'hyperkaliémie peut augmenter lorsque l'éplérénone est utilisée en association avec un IEC et/ou un ARA II. L'association d'un IEC et d'un ARA II avec l'éplérénone ne doit pas être utilisée (voir rubriques Contre-indications et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Insuffisance rénale
Chez les patients présentant une insuffisance rénale, notamment une microalbuminurie diabétique, la kaliémie doit être contrôlée régulièrement. Le risque d'hyperkaliémie augmente avec la diminution de la fonction rénale. Bien que les données de patients souffrant de diabète de type II et de microalbuminurie soient limitées dans l'étude Eplerenone Post-acute Myocardial Infarction Heart failure Efficacy and Survival Study (EPHESUS), une incidence accrue d'hyperkaliémie a été observée chez ce petit nombre de patients. Ils doivent donc être traités avec précaution. L'éplérénone n'est pas éliminée par hémodialyse.
Insuffisance hépatique
Chez des patients présentant une insuffisance hépatique légère à modérée (Classes Child-Pugh A et B), aucune augmentation de la kaliémie au-dessus de 5,5 mmol/L n'a été observée. Chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère à modérée, les taux d'électrolytes doivent être contrôlés. Chez des patients présentant une insuffisance hépatique sévère, l'utilisation d'éplérénone n'a pas été évaluée et est donc contre-indiquée (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Contre-indications).
Inducteurs du CYP3A4
L'administration d'éplérénone avec des inducteurs puissants du CYP3A4 n'est pas recommandée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Le lithium, la ciclosporine, le tacrolimus doivent être évités pendant un traitement par l'éplérénone (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Lactose
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
Grossesse et allaitement
Grossesse
Il n'existe pas de données adéquates sur l'utilisation de l'éplérénone chez la femme enceinte. Les études chez l'animal n'ont pas montré d'effets indésirables directs ou indirects sur la gestation, le développement embryo-foetal, la mise bas et le développement postnatal (voir rubrique Données de sécurité précliniques). La prudence est recommandée en cas de prescription d'éplérénone à des femmes enceintes.
Allaitement
On ne sait pas si l'éplérénone est excrétée dans le lait maternel humain après une administration orale. Cependant, les données précliniques montrent que l'éplérénone et/ou ses métabolites sont présents dans le lait de la rate et que les ratons exposés par cette voie se sont développés normalement. En l'absence de données concernant la possibilité d'effets indésirables sur le nourrisson allaité, une décision doit être prise quant à l'interruption de l'allaitement ou du traitement en fonction de l'importance du médicament pour la mère.
Fertilité
Il n'existe aucune donnée disponible relative à la fertilité.
Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Interactions pharmacodynamiques
+ Diurétiques épargneurs de potassium et suppléments potassiques
En raison du risque accru d'hyperkaliémie, l'éplérénone ne doit pas être administrée à des patients recevant d'autres diurétiques épargneurs de potassium ou des suppléments potassiques (voir rubrique Contre-indications). Les diurétiques épargneurs de potassium peuvent aussi majorer l'effet des médicaments antihypertenseurs et des autres diurétiques.
+ IEC, ARA II
Le risque d'hyperkaliémie peut augmenter lorsque l'éplérénone est utilisée en association avec un IEC et/ou un ARA II. Une surveillance étroite de la kaliémie et de la fonction rénale est recommandée, en particulier chez les patients à risque d'insuffisance rénale, par exemple, les patients âgés. La triple association d'un IEC et d'un ARA II avec l'éplérénone ne doit pas être utilisée (voir rubriques Contre-indications et Mises en garde et précautions d'emploi).
+ Lithium
Aucune étude d'interaction médicamenteuse n'a été conduite avec le lithium. Cependant, chez des patients recevant du lithium en association avec des diurétiques et des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), une toxicité du lithium a été rapportée (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi). L'administration concomitante d'éplérénone et de lithium doit être évitée. Si cette association s'avère nécessaire, les concentrations plasmatiques en lithium doivent être surveillées (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
+ Ciclosporine, tacrolimus
La ciclosporine et le tacrolimus peuvent entraîner une insuffisance rénale et majorer le risque d'hyperkaliémie. L'utilisation concomitante d'éplérénone et de ciclosporine ou de tacrolimus doit être évitée. Quand la ciclosporine et le tacrolimus doivent être administrés avec de l'éplérénone, un contrôle strict de la kaliémie et de la fonction rénale est recommandé (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
+ Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Un traitement par AINS peut entraîner une insuffisance rénale aiguë en agissant directement sur la filtration glomérulaire, en particulier chez les patients à risque (sujets âgés et/ou déshydratés). Les patients recevant de l'éplérénone et des AINS doivent être correctement hydratés et leur fonction rénale surveillée avant l'initiation du traitement.
+ Triméthoprime
L'administration concomitante de triméthoprime et d'éplérénone augmente le risque d'hyperkaliémie. Une surveillance de la kaliémie et de la fonction rénale doit être effectuée, en particulier chez les patients atteints d'insuffisance rénale et chez les sujets âgés.
+ Alpha-1-bloquants (par exemple prazosine, alfuzosine)
En cas d'association d'alpha-1-bloquants à l'éplérénone, il existe un risque potentiel d'augmentation de l'effet hypotenseur et/ou d'hypotension orthostatique. Un contrôle clinique de l'hypotension orthostatique est recommandé lors de l'administration concomitante avec les alpha-1-bloquants.
+ Antidépresseurs tricycliques, neuroleptiques, amifostine, baclofène
Un risque potentiel de majoration des effets antihypertenseurs et d'hypotension orthostatique existe si ces médicaments sont associés à l'éplérénone.
+ Glucocorticoïdes, tétracosactide
L'administration simultanée de ces médicaments avec l'éplérénone peut potentiellement diminuer les effets antihypertenseurs (rétention sodique et hydrique).
Interactions pharmacocinétiques
Des études in vitro montrent que l'éplérénone n'est pas un inhibiteur des isoenzymes CYP1A2, CYP2C19, CYP2C9, CYP2D6 ou CYP3A4. L'éplérénone n'est pas un substrat ou un inhibiteur de la glycoprotéine P.
+ Digoxine
L'exposition systémique (ASC) à la digoxine augmente de 16% (IC 90% : 4%-30%) en cas d'administration concomitante avec l'éplérénone. Si le taux de digoxine (ou digoxinémie) est proche de la limite supérieure thérapeutique, des précautions d'emploi sont à prendre.
+ Warfarine
Aucune interaction pharmacocinétique cliniquement significative n'a été observée avec la warfarine. Si le taux de warfarine se situe près de la limite supérieure thérapeutique, des précautions d'emploi sont à prendre.
+ Substrats du CYP3A4
Les résultats d'études de pharmacocinétique avec des substrats marqués du CYP3A4, midazolam et cisapride, n'ont montré aucune interaction pharmacocinétique significative de ces médicaments en cas d'administration concomitante avec l'éplérénone.
+ Inhibiteurs des CYP3A4
· Inhibiteurs puissants du CYP3A4 : des interactions pharmacocinétiques significatives peuvent survenir en cas d'association avec des médicaments inhibiteurs du CYP3A4. Un inhibiteur puissant du CYP3A4 (le kétoconazole à 200 mg deux fois par jour) a entraîné une augmentation de 441% de l'ASC de l'éplérénone (voir rubrique Contre-indications). L'utilisation concomitante d'éplérénone avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4 tels que le kétoconazole, l'itraconazole, le ritonavir, le nelfinavir, la clarithromycine, la télithromycine, et la néfazadone, est contre-indiquée (voir rubrique Contre-indications).
· Inhibiteurs faibles à modérés du CYP3A4 : l'administration concomitante avec l'érythromycine, le saquinavir, l'amiodarone, le diltiazem, le vérapamil ou le fluconazole a entraîné des interactions pharmacocinétiques significatives avec des augmentations de l'ASC de 98% à 187%. La posologie de l'éplérénone ne doit pas dépasser 25 mg en cas d'association à des inhibiteurs faibles à modérés du CYP3A4 (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
+ Inducteurs du CYP3A4
L'administration concomitante de millepertuis (inducteur puissant du CYP3A4) et d'éplérénone a provoqué une diminution de 30% de l'ASC de l'éplérénone. Une diminution plus importante de l'ASC de l'éplérénone peut survenir avec des inducteurs plus puissants du CYP3A4 tels que la rifampicine. En raison d'un risque de diminution de l'efficacité de l'éplérénone, l'utilisation simultanée d'inducteurs puissants du CYP3A4 (rifampicine, carbamazépine, phénytoïne, phenobarbital, millepertuis) et d'éplérénone n'est pas recommandée (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
+ Anti-acides
Sur la base des résultats d'une étude clinique de pharmacocinétique, aucune interaction significative n'est attendue en cas d'association d'anti-acides et d'éplérénone.
Effets indésirables
Dans deux études ([EPHESUS] et Eplerenone in Mild Patients Hospitalization and Survival Study in Heart Failure [EMPHASIS-HF]), l'incidence globale des événements indésirables décrits avec l'éplérénone a été similaire à celle observée avec le placebo.
Ci-dessous figurent les événements indésirables observés lors de ces deux études (événements indésirables pour lesquels un lien avec le traitement est suspecté et dont l'incidence est supérieure à celle observée avec le placebo, ou événements indésirables graves et dont l'incidence est significativement supérieure à celle observée avec le placebo), soit lors de la surveillance post commercialisation. Les événements indésirables sont classés par système-organe et fréquence absolue. Les fréquences sont définies de la manière suivante : Très fréquent (≥ 1/10) ; Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; Peu fréquent (≥ 1/1000 à < 1/100) ; Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1000) ; Très rare (< 1/10 000) ; Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Tableau 2 : Fréquence des événements indésirables dans les études contrôlées contre placebo menées sur l'éplérénone
Classes de systèmes d'organes | Evénements indésirables |
Infections et infestations | |
Peu fréquent | pyélonéphrite, infection, pharyngite |
Affections hématologiques et du système lymphatique | |
Peu fréquent | éosinophilie |
Affections endocriniennes | |
Peu fréquent | hypothyroïdisme |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | |
Fréquent | hyperkaliémie (voir rubriques Contre-indications et Mises en garde et précautions d'emploi), hypercholestérolémie |
Peu fréquent | hyponatrémie, déshydratation, hypertriglycéridémie |
Affections psychiatriques | |
Peu fréquent | insomnie |
Affections du système nerveux | |
Fréquent | étourdissements, syncope, céphalées |
Peu fréquent | hypoesthésie |
Affections cardiaques | |
Fréquent | insuffisance ventriculaire gauche, fibrillation auriculaire |
Peu fréquent | tachycardie |
Affections vasculaires | |
Fréquent | hypotension |
Peu fréquent | thrombose artérielle d'un membre, hypotension orthostatique |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | |
Fréquent | toux |
Affections gastro-intestinales | |
Fréquent | diarrhée, nausées, constipation, vomissements |
Peu fréquent | flatulence |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | |
Fréquent | éruption cutanée, prurit |
Peu fréquent | hyperhidrose, oedème de Quincke |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | |
Fréquent | spasmes musculaires, douleurs dorsales |
Peu fréquent | douleurs musculosquelettiques |
Affections du rein et des voies urinaires | |
Fréquent | insuffisance rénale (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions) |
Affections hépatobiliaires | |
Peu fréquent | cholécystite |
Affections des organes de reproduction et du sein | |
Peu fréquent | gynécomastie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | |
Fréquent | asthénie |
Peu fréquent | malaise |
Investigations | |
Fréquent | élévation de l'urée dans le sang, élévation de la créatinine dans le sang |
Peu fréquent | diminution des récepteurs du facteur de croissance épidermique, glycémie augmentée |
Dans l'étude EPHESUS, un nombre plus important de cas d'accident vasculaire cérébral a été observé dans le groupe des sujets très âgés (≥ 75 ans). Néanmoins, il n'a pas été montré de différence statistiquement significative entre les groupes éplérénone (30) et placebo (22) dans la survenue des accidents vasculaires cérébraux. Dans l'étude EMPHASIS-HF, le nombre de cas d'accident vasculaire cérébral chez les personnes très âgées (≥ 75 ans) était de 9 dans le groupe éplérénone et de 8 dans le groupe placebo.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet: www.ansm.sante.fr.
Surdosage
Aucun cas d'effets indésirables associés à un surdosage avec l'éplérénone n'a été rapporté chez l'homme. La manifestation la plus probable d'un surdosage chez l'homme serait une hypotension ou une hyperkaliémie. L'éplérénone ne peut pas être éliminée par hémodialyse. Il a été observé que l'éplérénone se lie de manière importante au charbon. En cas d'hypotension symptomatique, un traitement de soutien doit être instauré. En cas de survenue d'une hyperkaliémie, le traitement standard doit être instauré.
Effet sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les effets de l'éplérénone sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés. L'éplérénone ne provoque pas de somnolence ou d'altération des fonctions cognitives mais lors de la conduite de véhicules ou l'utilisation de machines, il faut tenir compte du fait que des étourdissements peuvent survenir lors du traitement.
Propriétés pharmacologiques
Classe pharmacothérapeutique : Antagoniste de l'aldostérone, code ATC : C03DA04
Mécanisme d'action
L'éplérénone présente une sélectivité relative dans sa fixation aux récepteurs minéralocorticoïdes humains recombinants comparativement à sa fixation aux récepteurs glucocorticoïdes humains recombinants, aux récepteurs à la progestérone et aux androgènes. L'éplérénone empêche la fixation de l'aldostérone, hormone essentielle du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), qui est impliquée dans la régulation de la tension artérielle et la physiopathologie des maladies CV.
Effets pharmacodynamiques
L'éplérénone a induit des élévations prolongées de la rénine plasmatique et de l'aldostérone sérique, correspondant à l'inhibition du rétro-contrôle négatif de l'aldostérone sur la sécrétion de rénine. L'augmentation consécutive de l'activité de la rénine plasmatique et du taux d'aldostérone circulant ne compense pas les effets de l'éplérénone.
Dans des études de recherche de doses dans l'insuffisance cardiaque chronique (classes II-IV de la classification NYHA), l'ajout d'éplérénone au traitement standard a induit des augmentations dose-dépendantes attendues de l'aldostérone. De même, dans une sous-étude cardio-rénale de l'étude EPHESUS, le traitement par l'éplérénone a provoqué une augmentation significative de l'aldostérone. Ces résultats confirment le blocage du récepteur aux minéralocorticoïdes dans ces populations.
L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS. Il s'agit d'une étude en double aveugle contrôlée versus placebo, d'une durée de 3 ans, menée chez 6 632 sujets ayant eu un IM aigu, présentant une dysfonction ventriculaire gauche (avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche [FEVG ] ≤ 40 %) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque. Dans les 3 à 14 jours (médiane : 7 jours) suivant l'infarctus du myocarde aigu, les sujets ont reçu de l'éplérénone ou un placebo en plus des traitements standards, à une dose initiale de 25 mg une fois par jour, avec augmentation de la posologie à la dose cible de 50 mg une fois par jour après quatre semaines si la kaliémie était inférieure à 5,0 mmol/L. Pendant l'étude, les sujets ont reçu un traitement standard comportant de l'acide acétylsalicylique (92 %), des IEC (90 %), des bêta-bloquants (83 %), des dérivés nitrés (72 %), des diurétiques de l'anse (66 %) ou des inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (60 %).
Dans l'étude EPHESUS, les critères primaires étaient la mortalité toutes causes et un critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire ; 14,4% des sujets recevant l'éplérénone et 16,7% des sujets recevant le placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7% des sujets recevant l'éplérénone et 30,0% recevant le placebo ont présenté le critère combiné de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovasculaire. Ainsi, dans EPHESUS, l'éplérénone a réduit le risque de mortalité toutes causes de 15 % (RR 0,85 ; IC à 95 %, 0,75-0,96 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement en réduisant la mortalité CV. Le risque de mortalité CV ou d'hospitalisation d'origine CV a été réduit de 13 % avec l'éplérénone (RR 0,87 ; IC à 95 %, 0,79-0,95 ; p=0,002). Les réductions du risque absolu sur les critères de mortalité toutes causes et de mortalité ou d'hospitalisation cardiovasculaire ont été de 2,3 % et 3,3 % respectivement. L'efficacité clinique a été démontrée essentiellement lorsque les sujets traités par éplérénone étaient âgés de moins de 75 ans. Les bénéfices du traitement chez les sujets de plus de 75 ans sont incertains. La classe fonctionnelle NYHA s'est améliorée ou est restée stable pour une proportion significativement plus élevée de sujets traités par éplérénone, comparativement au groupe placebo. L'incidence de l'hyperkaliémie était de 3,4% dans le groupe éplérénone contre 2,0% dans le groupe placebo (p<0,001). L'incidence de l'hypokaliémie était de 0,5% dans le groupe éplérénone contre 1,5% dans le groupe placebo (p<0,001).
Aucun effet important de l'éplérénone sur la fréquence cardiaque, la durée QRS ou l'intervalle PR ou QT n'a été observé chez 147 sujets normaux pour lesquels les modifications électrocardiographiques ont été évaluées pendant les études de pharmacocinétique.
Dans l'étude EMPHASIS-HF, l'effet de l'éplérénone, lorsqu'elle était associée à un traitement standard, a été étudié par le biais des résultats cliniques de sujets ayant une insuffisance cardiaque systolique et des symptômes légers (classe fonctionnelle II NYHA).
Les sujets étaient inclus s'ils étaient âgés d'au moins 55 ans, avaient une FEVG ≤ 30% ou une FEVG ≤ 35% avec une durée du QRS > 130 msec, et soit étaient hospitalisés pour la survenue d'événements CV dans les 6 mois précédant l'inclusion, soit présentaient des taux plasmatiques de peptide natriurétique de type B (BNP) d'au moins 250 pg/ml ou des taux plasmatiques de NT-pro-BNP (N-Terminal pro-BNP) d'au moins 500 pg/ml chez les hommes (750 pg/ml chez les femmes). L'éplérénone a été initiée à la dose de 25 mg une fois par jour et augmentée après 4 semaines à 50 mg une fois par jour si la kaliémie était < 5,0 mmol/L. De même, si l'estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) était de 30 à 49 ml/min/1.73 m², l'éplérénone était initiée à la dose de 25 mg tous les deux jours puis augmentée à 25 mg une fois par jour.
Au total, 2737 sujets ont été randomisés (en double aveugle) pour recevoir soit de l'éplérénone soit un placebo en plus de leur traitement standard par des diurétiques (85%), des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) (78%), des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (19%), des bêta-bloquants (87%), des médicaments anti-thrombotiques (88%), des agents hypolipidémiants (63%) et des glucosides digitaliques (27%). La FEVG moyenne était d'environ 26% avec une durée moyenne du QRS d'environ 122 msec.
La plupart des sujets (83,4%) avaient déjà été hospitalisés pour des événements cardiovasculaires dans les 6 mois précédant la randomisation, dont environ 50% d'entre eux pour insuffisance cardiaque. Environ 20% des sujets avaient des défibrillateurs implantables ou une thérapie de resynchronisation cardiaque.
Le critère primaire d'évaluation défini par la survenue de décès d'origine cardiovasculaire ou d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque a été atteint chez 249 sujets (18,3%) dans le groupe éplérénone et chez 356 sujets (25,9%) dans le groupe placebo (RR = 0,63, IC à 95%, 0,54 à 0,74, p < 0,001). L'effet de l'éplérénone sur les résultats du critère principal était le même dans tous les sous-groupes pré-définis.
Le critère d'évaluation secondaire défini par la survenue de toutes les causes de mortalité a été atteint chez 171 sujets (12,5%) dans le groupe éplérénone et chez 213 sujets (15,5%) dans le groupe placebo (RR = 0,76, IC 95%, 0,62 à 0,93, p = 0,008). Les décès d'origine cardiovasculaire ont été signalés chez 147 (10,8%) sujets dans le groupe éplérénone et 185 (13,5%) sujets dans le groupe placebo (RR = 0,76, IC 95%, 0,61 à 0,94, p = 0,01).
Au cours de l'étude, une hyperkaliémie (kaliémie > 5,5 mmol/L) a été rapportée chez 158 sujets (11,8%) dans le groupe éplérénone et 96 sujets (7,2%) dans le groupe placebo (p < 0,001). La survenue d'hypokaliémie, définie par une kaliémie < 4,0 mmol/L, était statistiquement plus faible avec l'éplérénone, comparativement au groupe placebo (38,9% pour l'éplérénone versus 48,4% pour le placebo, p <0,0001).
Population pédiatrique
L'éplérénone n'a pas été étudiée chez les sujets pédiatriques atteints d'insuffisance cardiaque.
Au cours d'une étude de 10 semaines portant sur des sujets pédiatriques atteints d'hypertension (âgés de 4 à 17 ans, n=304), l'éplérénone, à des doses (de 25 à 100 mg par jour) assurant une exposition similaire à celle des adultes, n'a pas permis d'abaisser efficacement la tension artérielle. Dans cette étude et une étude de sécurité pédiatrique d'un an portant sur 149 sujets, le profil de sécurité était semblable à celui observé chez les adultes. L'éplérénone n'a pas été étudiée chez des sujets hypertendus de moins de 4 ans en raison du manque d'efficacité démontré par l'étude menée sur des sujets pédiatriques plus âgés (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Les effets (à long terme) éventuels sur l'état hormonal des sujets pédiatriques n'ont pas été étudiés.
Absorption
La biodisponibilité absolue de l'éplérénone est de 69% après administration orale d'un comprimé de 100 mg. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes après environ 2 heures. Les pics plasmatiques (Cmax) et l'aire sous la courbe (ASC) sont proportionnels à la dose pour des doses allant de 10 mg à 100 mg et moins que proportionnels aux doses supérieures à 100 mg. L'état d'équilibre est atteint en deux jours. L'absorption n'est pas affectée par les aliments.
Distribution
La liaison de l'éplérénone aux protéines plasmatiques est d'environ 50 % et le produit se lie essentiellement aux alpha 1-glycoprotéines acides. Le volume de distribution apparent à l'état d'équilibre est estimé à 50 L (± 7 L). L'éplérénone ne se fixe pas de manière préférentielle sur les hématies.
Biotransformation
L'éplérénone est métabolisée principalement par le CYP3A4. Aucun métabolite actif de l'éplérénone n'a été identifié dans le plasma humain.
Elimination
On retrouve moins de 5 % d'une dose d'éplérénone sous forme inchangée dans les urines et les fèces. Après une dose orale unique de produit radiomarqué, 32 % environ de la dose ont été excrétés dans les fèces et 67 % environ dans les urines. La demi-vie d'élimination de l'éplérénone est d'environ 3 à 5 heures. La clairance plasmatique apparente est d'environ 10 L/h.
Populations particulières
Age, sexe et particularités ethniques
Les propriétés pharmacocinétiques de l'éplérénone à la posologie de 100 mg une fois par jour ont été étudiées chez les personnes âgées (65 ans et plus), chez les hommes et les femmes et chez les patients noirs. La pharmacocinétique de l'éplérénone n'était pas significativement différente entre les hommes et les femmes. A l'état d'équilibre, on a observé chez les personnes âgées des augmentations de la Cmax (22 %) et de l'ASC (45 %) comparativement à celles des sujets plus jeunes (18 à 45 ans). A l'état d'équilibre, la Cmax a été inférieure de 19 % et l'ASC de 26 % chez les patients noirs (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Population pédiatrique
Un modèle pharmacocinétique de population pour des concentrations d'éplérénone issu de deux études menées sur 51 sujets pédiatriques hypertendus âgés de 4 à 16 ans a montré que le poids corporel du patient exerçait un effet statistiquement significatif sur le volume de distribution de l'éplérénone, mais pas sur sa clairance. Chez les patients pédiatriques plus corpulents, on prévoit un volume de distribution et une exposition maximale de l'éplérénone similaires à ceux d'un adulte d'un poids équivalent ; chez un patient de moins de 45 kg, le volume de distribution est d'environ 40 % inférieur et l'exposition maximale devrait être supérieure à celle d'un adulte moyen. Le traitement par éplérénone a été initié à 25 mg une fois par jour chez les patients pédiatriques puis augmenté à 25 mg deux fois par jour après 2 semaines, puis à 50 mg deux fois par jour, en cas d'indication clinique. A ces doses, les concentrations d'éplérénone maximales observées chez les patients pédiatriques n'étaient pas nettement supérieures à celles observées chez les adultes dont le traitement avait été initié avec une dose de 50 mg une fois par jour.
Insuffisance rénale
La pharmacocinétique de l'éplérénone a été évaluée chez des patients présentant des degrés variables d'insuffisance rénale et chez des patients sous hémodialyse. Comparativement aux sujets du groupe contrôle, l'ASC et la Cmax à l'état d'équilibre étaient augmentées de 38 % et 24 % respectivement chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère, et diminuées de 26 % et 3 % respectivement chez les patients sous hémodialyse. Il n'a pas été observé de corrélation entre la clairance plasmatique de l'éplérénone et la clairance de la créatinine. L'éplérénone n'est pas éliminée par hémodialyse (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Insuffisance hépatique
La pharmacocinétique de l'éplérénone à la posologie de 400 mg a été étudiée chez des patients souffrant d'insuffisance hépatique modérée (Classe Child-Pugh B) et comparée à celle de sujets normaux. L'ASC et la Cmax à l'état d'équilibre étaient augmentées de 3,6 % et 42 % respectivement (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Etant donné que l'utilisation de l'éplérénone n'a pas été étudiée chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique sévère, l'éplérénone est contre-indiquée dans ce groupe de patients (voir rubrique Contre-indications).
Insuffisance cardiaque
La pharmacocinétique de l'éplérénone à la posologie de 50 mg a été évaluée chez des patients souffrant d'insuffisance cardiaque (classes II-IV de la classification NYHA). Comparativement aux sujets sains appariés selon l'âge, le poids et le sexe, l'ASC et la Cmax à l'état d'équilibre étaient supérieures de 38 % et 30 % respectivement chez les patients insuffisants cardiaques.
Conformément à ces résultats, une analyse pharmacocinétique de population basée sur un sous-ensemble de patients de l'étude EPHESUS, a montré que la clairance de l'éplérénone chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque était similaire à celle de sujets âgés sains.
Durée et précautions particulières de conservation
Durée de conservation :
3 ans.
Précautions particulières de conservation :Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.
Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Plaquettes (PVC/Aluminium) :
90 comprimés.